dimanche 5 juillet 2009

Vol #118: Ça en prend des grosses!

Sous ce titre sarcastique, ce trouve une vérité que j'ai pu tester lors de ce vol ;)
Comme je l'avais précédemment mentionné, j'ai maintenant l'autorisation de partir faire des vols campagne/voyage. Après mon cours sur le Grob, je constate que le Jantar n'est toujours pas monté. Laurent n'est pas là, il fait un vol de familiarisation. Je continue donc de préparer le Pilatus. Avec l'aide de Pierre-Alexandre, je le descends et le nettoie, histoire de gagner quelques points de finesse supplémentaires :P
Au moment de me mettre en piste, je croise Laurent. Je lui demande s'il prend toujours le Jantar et sa réponse est négative. Je change donc d'idée et me décide donc de prendre le Jantar plutôt que le Pilatus. Le montage se fait avec l'aide de Laurent et de PA. J'ai encore quelques problèmes d'organisation mais cela avance quand même bien. Ce matin j'ai aussi testé mon montage pour alimenter mon PDA via la batterie du planeur. Le seul problème est que j'ai laissé le PDA chez moi :( Heureusement, j'ai ma bonne carte.
Je mets le planeur en piste vers 13:45, une fois la ruée des plastiques passée. Pour ce vol, j'ai pris le parachute et comble du bonheur, je suis super bien installé avec dans le Jantar! J'ai aussi pris le Colibri du club pour pouvoir logger mon vol.
Me voilà bien installé dans UJG. Le remorqueur arrive, câble attaché, trafic, tout est ok. Le câble est tendu et le remorqueur met les gaz. Au même moment, j'entends des cris provenant de la "boite de vol" avec des personnes qui ont les bras en l'air. Ni une, ni deux, je largue. Le remorqueur décolle seul devant moi. On me recule et je vois le Pégase me passer au dessus de la tête pour se poser! Je n'ai entendu aucune annonce radio et lors de mes vérifications pour le trafic, je n'ai rien vu. Idem pour mon coureur d'aile, qui me confirme n'avoir jamais vu le planeur.
Le soir, sur le trajet de retour je discute de l'incident avec Gabriel. Pas facile de savoir quelle décision était la bonne. En effet, nous aurions eu le temps de décoller mais est-ce que cela n'aurait pas déranger le Pégase? Pour ma part, si c'était à refaire, je larguerai de nouveau. Et si cela avait été ma roue de queue que j'avais oublié ou tout autre chose qui aurait pu nuire au pilotage du planeur. Par contre, si le remorqueur n'avait pas décollé, il aurait fait un parfait obstacle pour le Pégase en finale. Et si dans la confusion le remorqueur avait fait demi-tour, augmentant par là-même la difficulté de prise de décision pour le Pégase en finale...? Bref, cela fait vraiment réfléchir!
De retour au vol en Jantar. Le remorqueur revient et me voilà prêt à décoller à nouveau. Tout se passe bien, le décollage est bon, je suis doux sur les contrôles lors du remorquage et j'essaie de minimiser les actions pour avoir un vol le plus fluide possible. Le remorqueur m'emmène en direction d'une rue de nuage. Je largue à 3000 pieds et me dirige sous les nuages. Je n'y trouve malheureusement rien de bien convaincant. Je me dirige alors vers St Hyacinthe. Merci au Jantar de ne pas couler comme une enclume en transition ;) Je trouve alors de quoi me remonter de 2400 à 4700 pieds. J'étais tout juste local en finesse 25 avant de trouver la pompe salvatrice. Les nuages m'invitent à les suivre en direction ouest, je ne résiste pas et j'y vais. A chaque 2 minutes, je consulte anxieusement ma carte pour savoir si je suis toujours local. Comme de fait, il arrive un moment où je ne suis plus local du terrain. Mais j'ai quand même l'option de me poser à Ste Hyacinthe. Je suis alors vraiment content d'avoir inscrit les fréquences radio sur ma carte ;)
Pas fou, je ne vais quand même pas prendre trop de risque aujourd'hui :P En plus j'ai l'excuse de ne pas avoir discuter du problème de remorquage auto en cas de vache avec Gabriel et comme je suis venu avec sa voiture... Oui, je sais, toutes les excuses sont bonnes!
En direction de CSS4, je ne trouve rien qui vaille mais je profite au maximum du vent dans le dos et des petits courants ascendants qui me permettent de ne pas trop perdre d'altitude.
En arrivant vertical du rond de course, je rejoins 4 autres planeurs qui sont dans un thermique, et hop, je me refais une santé de 2500 à 4000 pieds. Je décide de continuer vers l'est pour étendre au maximum ma branche. Je fais demi-tour à St Valérien de Milton après avoir vu un PIK s'en retourner vers le terrain : genre je n'ai rien trouvé ;) J'arrive à proximité du terrain vers 1400 pieds, je suis repassé exactement dans la même zone non profitable qu'à l'aller... L'expérience, je vous dis! Et oui ce n'est pas malin de prendre le même cheminement si dans un sens cela n'a rien donné :)
Je suis prêt à terminer mon vol, lorsque je vois le PIK dans un thermique, je me dirige vers lui et hop, un petit bond de 1400 à 4000 pieds :) Merci Richard pour le coup de pouce. Ça va mieux, je contacte PA par radio pour savoir où il se trouve. Il est un peu plus haut que moi. Je lui annonce que je me dirige vers la carrière. Finalement, je n'y trouve rien, je continue vers Ste Hyacinthe où je trouve le meilleur thermique de ma journée, point haut à 5100 pieds. Vers 4000 pieds j'aperçois le Taurus de Guy quelques centaines de pieds plus bas.
Je me dirige alors vers l'ouest où quelques nuages me font signe. Je pousse de plus en plus loin sans rien trouver sous les nuages. Je sais que je ne suis plus local en finesse 20 du terrain et je commence à transpirer un peu plus. Pourtant, j'ai toujours la sécurité de Ste Hyacinthe pour me poser. Alors que je me décide à faire demi-tour, je trouve une pompinette qui me remonte de 3300 à 4200 pieds. Je pousse alors un peu plus vers l'ouest en espérant finalement trouver quelque chose de valable. Malheureusement, rien de concluant. Je fais donc demi-tour et me dirige vers le terrain.
J'ai entendu Alain qui était au dessus de la carrière il y a quelques instants avec un bon thermique. Plein gaz la carrière, en espérant qu'il reste un petit quelque chose. Je ne suis plus local du terrain mais je parviens à ne pas perdre trop d'altitude en transitant dans du 0. J'arrive au dessus de la carrière à 2700 pieds, je sais que je suis alors de nouveau local du terrain. Je ne trouve rien à la carrière, je me dirige vers un nuage prometteur ... qui ne donne rien, un autre rien et un dernier toujours rien. Je suis maintenant à 1700 pieds, mais proche du terrain, je me dirige vers l'entrée du circuit. Un dernier petit tour dans une bulle qui ne donne rien. Je vois alors le LS4 en vent arrière, et j'entends aussitôt son annonce radio. Je me place derrière lui en laissant un bon espace sécuritaire. Je fais mon annonce radio, mes checks. Il y a déjà deux planeurs sur la zone de dégagements. Le LS4 ne semble pas changer son point de visé, il risque fortement de ne pas pouvoir dégager en toute sécurité. Je vais donc un appel radio pour lui demander de bien dégager la piste. Bof, c'est sans effet, je suis en finale avec un planeur sur la piste.
- Situation : je suis en finale avec un planeur sur la piste;
- Option : se poser sur la piste de dégagement;
- Action : léger virage à gauche pour m'aligner sur la piste de dégagement;
- Réévaluation : piste de dégagement libre, je continue mon atterrissage.
Tout cela se passe évidement trop vite pour pouvoir avoir tout ce cheminent déductif, c'est là que la formation prend toute sa valeur!
Je me dépêche de me détacher pour mettre le planeur le plus possible hors conflit. Une fois cela fait, je souffle enfin. Finalement mon atterrissage était bien :P Je pense avoir fait un beau deux points! Cool, c'est une première pour moi en Jantar.
Nicholas viendra me voir suite à l'atterrissage, il me dit que j'ai bien fait mais que j'aurais aussi pu me poser sur la piste normale et dégager ensuite sur la gauche. Je lui dis qu'avoir le LS4 directement droit devant moi m'aurait causé trop de stress (encore l'expérience qui rentre!).
En résumé, je suis vraiment content de mon vol, un peu déçu de m'être fait mettre à terre en fin de vol, mais ce n'est pas grave. Pour ma première expérience "hors-local" (enfin presque), je suis satisfait. Et lors de mon prochain vol, j'espère en avoir de plus grosses, pour aller un peu plus loin :D
Voici quelques photos souvenirs de ce vol.
Dans la chute

Heureux !!!

Ce sont les seuls photos que j'ai faites, le reste du temps j'étais bien trop occupé à regarder dehors le trafic et ma carte pour savoir où j'étais :)
Finalement avec le recul, je pense que c'était une très bonne chose que je n'ai pas eu mon PDA pour ce vol, cela m'a permis de prendre un peu plus conscience des distances franchissables en transition sans avoir l'information pré-mâché du PDA. Du coup, j'ai encore beaucoup plus de mérite envers les "vrais" pilotes : ceux qui utilisaient leurs fesses comme vario et la carte pour s'orienter!
Fichier vol 118 : IGC, OLC.

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